Le Rafale :



   
Nous avons trouvé sur la toile un très joli texte, qui, de notre point de vue, illustre bien ce que peut ressentir un pilote, seul en l'air avec sa machine. Nous le publions ici, tel quel, avec l'accord de l'auteur :

  70 000 pieds écrit par think du forum fsx de jvc 

    "60000 Pieds a l'alti (soit 18000 mètres), mon PA trim afin de mettre mon vario au neutre. Je suis dans un Rafale C de l'armée de l'air Française filant a mach 1.6 dans le ciel de l'hexagone.

    Après la stabilisation je vérifie que mon A/T effectue les corrections nécessaires pour maintenir cette vitesse suite à cette mise en palier, je vérifie également ma VTLD ou sont affichées mes infos moteur : Pourcentage N1: CHECK, EGT: CHECK, Fuel restant et fuel flow: CHECK, Degrés d'ouverture des turbines: CHECK. Je finis par un coup d'oeuil rapide sur la page des systèmes hydrauliques: Plan canards, élevons, becs, ailerons et lacet tout est ok, les CDVE sont alimentées mais bon, a cette altitude il vaut mieux vérifier.

    Je prends quelques secondes pour moi afin d’apprécier ce moment, j'enlève mon gant et je pose ma main sur la verrière: elle est glacée, pas étonnant quand on sait que derrière cette vitre épaisse de quelques centimètres il fait -58°. Je regarde ensuite en bas: Que le monde est petit vu d'ici, tout parait loin, très loin: La famille, les amis, notre foyer, la ville ou on a grandis, mais aussi les problèmes financiers comme relationnels, la monotonie, le soucis du lendemain ou encore notre voisin qui nous emmerde. En ce moment a des kilomètres de moi il n'y à rien, juste moi dans mon cockpit de 4 mètres cubes.

    Je reprends ensuite mes esprits et refais une vérification générale grâce a ma VTH et mes VTL: Aucun soucis a l'altitude maximum de ce magnifique appareil qu'est le Rafale. Mais pour moi je ne suis pas encore assez éloigné de ce monde et de cette société qui m'as causé tant de soucis avant que je ne puisse être ici, il faut que je monte encore.

    Je désactive alors totalement le PA avec le bouton du manche qui est sous mon auriculaire. L'alarme de désactivation du PA retentit alors afin de confirmer cette action, je saisis ma manette des gaz et mets pleine charge sec pour ensuite forcer le cran et passer en pleine charge PC. Mes chevrons d’énergie sont maintenant largement au dessus de mon vecteur vitesse et je gagne 1% de mach toutes les 3 secondes. Je passe donc en 60 secondes a mach 1.80 et titille l'alarme de survitesse.

    Avec cette monumentale énergie je commence a monter et prend un vario de 2000ft/min.
    2 minutes et 17 secondes après le début de la montée, le voyant d'alerte du moteur gauche s'allume suivis par le moteur droit une demie seconde plus tard, je suis a 64600 pieds. Je vérifie instantanément après mes infos moteurs sur ma VTLD: J'ai un fuel flow de 32kg/minutes/moteurs soit un fuel flow total de 64kg/minutes avec une pleine charge PC. C'est une consommation de carburant presque équivalente a celle des moteurs au ralenti au niveau de la mer.

    En effet a cette altitude l'air est rare, or le Rafale adapte son injection de carburant en fonction de la densité de l'air afin de maintenir un mélange qui a un ratio de 1 gramme de carburant pour 15 grammes d'air. Il y a donc 2 risques à cette altitude: Il suffit que je baisse les gaz de moitié et le système n'injectera presque plus assez de kero dans les moteur pour qu'ils fonctionnent et ils s'arrêteront purement et simplement. Le deuxième risque existant est dans le cas ou je continue a prendre de l'altitude. L'air vas se raréfier et ce seras exactement la même situation que citée précédemment mais causé par autre chose.

    Le temps de cette réflexion et j'ai grimpé de 120 pieds mais peut importe je continue de monter. J’atteins 68000 pieds, il est 14h et je commence a distinguer les étoiles, le ciel s'assombrit sérieusement. 2 Minutes plus tard et je suis a 70000 pieds, a ce moment précis je doit être l'Homme au monde le plus haut dans l’atmosphère, je commence a distinguer les courbes de la Terre et la frontière atmosphère/espace. C'est bon je ne tenterais pas plus de m'éloigner de ce gros caillou, je suis déjà a une telle distance de tout ce monde que ça commence a rentrer dans des réflexions sur l'univers et l'espace bien trop complexes pour 1 seul homme.




    De toute façon je suis bien au dessus de mon plafond, par conséquent, mon énergie commence a se détériorer sérieusement et je perds de la vitesse au rythme de 1% de mach toutes les 20 secondes. Je n'ai donc que plus ou moins 5 petites minutes pour savourer cet instant unique avant d'avoir une vitesse faible, ce qui engendrera une instabilité aérodynamique.

    Que de contraintes et de limites tout de même: Altitude maximum, alertes moteur, manque d'air, instabilité aérodynamique, comme si le monde et la société arrivera quoi qu'il arrive a nous emprisonner dans un univers que l'on a pas choisis. Le seul moyen de s'en débarrasser ne serais-ce qu'une journée serait d'être astronaute. A l'écart de tout, enfin je veut dire a l'écart de la Terre. Tout doit être plus simple dans l'espace. Je m'imaginait une fois par exemple deux astronautes de nationalité différentes dans la station spatiale internationale. Un beau jour, pour une raison X ou Y les pays de ces deux astronautes rentrent en guerre l'un contre l'autre. Et bien, pendant que les populations de ces deux pays se traiteraient avec les pires noms d'oiseaux au monde, il y auras, dans l'espace, nos deux astronautes (qui ont un recul et une vision sur la planète que peut de gens ont) entrain de se marrer entre eux en voyant la puérilité de leurs deux pays, eux qui se rendent sans doute compte que nous ne sommes rien dans l'univers et que nous devrions faire des choses bien plus intelligentes, bien plus riches que de ce taper dessus. Pourquoi ne suis-je pas astronaute me direz vous. Et bien c'est peut-être parce que la propagande de la société et du monde m'as un peu convaincu et m'as donner peur de se séparer d'elle. Elle m'as sans doute convaincu qu'il n'y a rien de mieux que son confort quitte a détruire la chose sur laquelle est notre confort.




    Des secousses commencent a se ressentir et me sortent de ces pensées, un petit coup d'oeuil a ma VTH: mach 1.10 pour 62000 pieds et un vario de -5000 pieds minute: J'ai perdu trop de vitesse et d’énergie, j'ai commencé a redescendre, le tout dans une amertume qui devait se voir sur mon visage caché derrière mon masque a oxygène.

La morale que j'ai tirée de tout ca? Si l'on se met a penser sur elle, la société nous rappel que, quitte a nous empêcher de penser, elle peut nous empêcher de s'émanciper d'elle.... "



  

fin




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